L'accouchement par césarienne est un accouchement particulier. En effet, lorsque l’on pense à la naissance, on pense automatiquement à l’accouchement par voie basse. Pourtant, il n’est pas toujours possible : la césarienne est alors indispensable. Rappelons ici que la césarienne est un acte chirurgical qui consiste en une incision de l’abdomen et de l’utérus afin d’extraire le bébé du ventre de la mère. Elle peut être pratiquée en urgence ou planifiée. Pour avoir personnellement connu les deux, je peux vous dire que la façon de vivre cette naissance est bien différente.

LA CÉSARIENNE EN URGENCE

Si 1 femme sur 5 accouche par césarienne, il faut savoir que cet accouchement est souvent pratiqué en urgence, lorsque la vie du bébé ou de la future maman est en danger.

Bien sûr, lorsqu’elle est pratiquée en urgence, l’équipe médicale prend rarement le temps de tout vous expliquer. Cet acte peut alors être très anxiogène pour la maman. Elle ne comprend pas tout ce qui se passe, et pourquoi tout le monde court dans tous les sens ! C’est pourquoi en parler en amont avec votre gynécologue est important.

Il peut vous en expliquer tous les avantages, le déroulement, les risques et le post-accouchement.

La façon de vivre cet acte chirurgical dépend de chaque femme, de la façon dont elle se représente la naissance. Si pour elle, la naissance par voie basse est une évidence, la césarienne peut être vécue comme un véritable traumatisme.

Même si cela peut paraître incroyable, pour certaines d’entre nous, elle engendre même un sentiment d’échec (ne pas avoir été capable de mettre un enfant au monde comme tout le monde).

Vous pouvez également vous sentir dépossédée de votre accouchement : vous semblez comme extérieur à ce qui se passe. Pas de contractions, pas de poussées, tout est médicalisé et l’obstétricien fait tout “à votre place”.

Comme je le disais précédemment, le fait que la césarienne soit réalisée en urgence et d’autant plus anxiogène. Pour ma part, personne ne m’expliquait ce qu’il se passe mais je voyais bien que quelque chose n’allait pas. Après des minutes interminables, mon gynécologue m’a enfin expliqué que le rythme cardiaque de mon bébé descendait bien trop bas et que l’accouchement devait se faire immédiatement au risque de prendre mon bébé ! Une angoisse indescriptible ! Je m’en souviens comme si c’était hier !

C’est pourquoi l’idée de se préparer psychologiquement à cette éventualité est importante.

Les raisons d’envisager la césarienne sont multiples :

  • le travail ne progresse pas assez vite : c’est la raison la plus fréquente de ce choix. Même si la future maman a des contractions régulières, son col cesse de se dilater et le bébé ne descend pas assez vite,
  • un danger pour le bébe : lorsque l’état de santé du bébé est menacé (par un rythme cardiaque anormal le plus souvent). Si l’accouchement ne semble pas imminent, une césarienne est préférable,
  • le décollement placentaire : le placenta se décolle de l’utérus. Lorsqu’il se produit, il peut entraîner d'importants saignements et prive le bébé d’oxygène.

LA CÉSARIENNE PLANIFIÉE

Elle n’est généralement pas vécue de la même façon que la césarienne en urgence, vous le comprenez aisément. La notion d’urgence en moins, elle est plus simple à appréhender et à comprendre. Elle est alors préparée, expliquée, et croyez-moi, cela fait toute la différence !

Là aussi les causes sont multiples :

  • la position du bébé ou sa grosseur : il est parfois possible que la position de bébé ne soit pas adaptée à un accouchement par voie basse (présentation par les fesses, les pieds ou l’épaule par exemple),
  • une naissance précédente par césarienne : avoir eu une première césarienne ne signifie pas automatiquement que la deuxième est inévitable. Mais elle peut parfois être préférable. Parlez en à votre gynécologue qui saura vous conseiller et vous sécuriser,
  • la présence d’une infection : un herpès vulvaire ou vaginal actif, une mère VIH positive par exemple. La césarienne peut alors être envisagée pour ne pas transmettre l’infection au bébé,
  • une incompatibilité rhésus grave,
  • une naissance trop prématurée : le bébé étant trop petit, trop faible, pour naître par voie normale.

ET APRÈS LA CÉSARIENNE ?

Le temps pour récupérer est souvent plus long que pour un accouchement par voie basse. Des douleurs peuvent être présentes au niveau de la cicatrice, mais elles disparaissent la plupart du temps après quelques jours.

Quelques précautions sont à prendre :

  • attendez un peu avant de prendre à nouveau le volant de votre voiture,
  • ne soulevez pas d’objets trop lourds,
  • favorisez la cicatrisation : ne prenez pas de bain avant au moins 3 semaines, éviter de porter des vêtements trop serrés, masser la cicatrice avec une crème hydratante lorsque celle-ci sera parfaitement refermée,
  • levez-vous après 24h pour éviter les risques de phlébites,
  • évitez les activités sportives intenses durant les premières semaines.

Le “choix” de la césarienne n’est pas un choix anodin pour la mère et pour le bébé. Le but de cet article n’est pas bien sûr d'inquiéter, mais au contraire de sécuriser la future maman.

Parler avec votre gynécologue/obstétricien de l'éventualité d’une césarienne est important. Cela vous permet de vivre cet accouchement si particulier d’une manière plus sereine, s’il est nécessaire.

Le plus important à retenir ici est que votre médecin est là pour vous et votre bébé. Il a les connaissances requises pour prendre les bonnes décisions, aux bons moments.

Faites lui confiance, tout se passera bien !