Vous êtes enceinte et parmi les nombreuses questions que vous vous posez, vous allez devoir répondre rapidement à celle qui concerne votre lieu d’accouchement. La première idée qui vient à ce sujet, c’est le service maternité de l'hôpital ou d’une clinique privée. Mais d’autres envies, parfois un premier accouchement qui ne s’est pas déroulé comme vous l’espériez, peut vous pousser à explorer d’autres possibilités.

Il existe en effet plusieurs options en France. Non seulement toutes les maternités ne proposent pas les mêmes services, mais il existe aussi les maisons de naissance, l’accouchement en plateau technique ou encore à domicile.

Petit tour d'horizon des solutions à creuser, des avantages et des inconvénients de chacune.

La maternité d’un hôpital ou d’une clinique privée,

En France, les maternités sont classées selon 3 niveaux. Chacun indique en réalité les spécialités accessibles dans l’établissement. Les gynécologues orientent les femmes vivant une grossesse présentant des risques importants vers les maternités de niveau 3 car elles disposent de services de pointe (néonatalogie, réanimation néonatale, etc.) et sont en mesure d'accueillir un bébé né avec une prématurité importante, c’est-à-dire né avant 32 semaines. Chaque département en a une. Les maternités de niveau 2 disposent de services de néonatalogie avec soins intensifs et peuvent accueillir des accouchements à partir de la 32ème semaine. Enfin, les maternités de niveau 1 accueillent des grossesses sans complications et menées à terme.

Dans les grandes villes, il est nécessaire de s'inscrire à la maternité de son choix dès le début de la grossesse.

Dans un hôpital public, les accouchements sans complications sont généralement gérés par des sages-femmes. Un obstétricien est toujours de garde, mais il n’intervient qu’en cas de nécessité. Dans une clinique privée, c'est un gynécologue qui pratique les accouchements. Dans les deux cas, l'équipe comprend également un anesthésiste. Si vous présentez une grossesse pathologique, si vous souhaitez bénéficier d'une péridurale ou si vous êtes très angoissée, il s'agit de l'option qui vous convient.

De façon globale, on assiste à un retour à des accouchements plus naturels y compris à l’hôpital, lorsque la santé de la mère et de l’enfant le permet.

Ainsi, de plus en plus de maternité allègent les protocoles de soin au moment de la naissance. Désormais, les soins non urgents sont pratiqués plus tard dans le séjour à la maternité si le bébé est en bonne santé. Cela permet de limiter au maximum la séparation entre la mère et le nouveau-né.

Dans cette logique, la création de salles de naissance nature au sein même des maternités se développe. Il s’agit d'espaces visant à favoriser l'accouchement physiologique. L'objectif reste d'éviter autant que possible la médicalisation, tout en restant au sein même de la maternité. C’est donc très sécurisant en cas de problème. Ces salles sont le plus souvent équipées d’une baignoire pour se relaxer pendant le travail et d'accessoires visant à faciliter le travail. La femme garde ainsi une grande liberté de mouvement et cela aide à gérer la douleur. Il est possible de vivre dans cet espace à la fois le travail et un accouchement physiologique, mais il est également possible de commencer le travail dans la salle nature, puis d'aller en salle d'accouchement classique si la femme estime que la péridurale peut l'aider.

Il existe un label IHAP “initiative hôpital ami des bébés”. Pour l’obtenir, les maternités doivent répondre à des critères stricts. L'objectif est notamment de favoriser l'allaitement et les liens entre la mère et son nouveau-né (pratique du peau à peau, formations spécifiques du personnel, etc.)

Les maisons de naissance

Ce sont des structures destinées à des femmes enceintes présentant une grossesse sans complication et désirant un accompagnement personnalisé ainsi qu’un accouchement physiologique. Elles sont gérées par des sages-femmes. Celles-ci accompagnent la grossesse, font la préparation à l'accouchement et sont présentes pour l'accouchement et le suivi ensuite de la mère et du nouveau-né. Il est impossible d'y recevoir la péridurale, car elle ne peut être faite que par un médecin anesthésiste. Il faut remplir des conditions précises pour pouvoir effectivement y accoucher : pas de grossesse gémellaire, pas d'antécédent de césarienne, le bébé est bien positionné tête en bas, l’accouchement a lieu à terme et le travail débute seul.

Il n’existe actuellement que 8 maisons de naissance en France, mises en place par une expérimentation menée en 2016. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2021 prévoit la création de 12 supplémentaires dans les années à venir.

Les plateaux techniques

Il s'agit d'une solution alternative qui se développe de plus en plus. Une sage femme libérale réserve une salle dans une maternité. Elle peut ainsi accompagner ses patientes qui souhaitent un accouchement physiologique, mais dans le cadre sécurisant de l'hôpital. La future mère a la garantie d'être accouchée par la praticienne qui l’a suivie.

Avec le plateau technique, les sages-femmes en libéral accèdent à des infrastructures médicales de pointe, mais elles peuvent accompagner les femmes qui le souhaitent, dans un accouchement naturel. L'accouchement en plateau technique reste plus sécurisé qu'un accouchement à domicile, car la praticienne peut faire appel à un médecin si elle estime que cela devient nécessaire.

Comme pour les maisons de naissance, seules les futures mamans dites “à bas risque” peuvent bénéficier d'un accouchement en plateau technique. La grossesse doit être à terme, la femme ne doit présenter ni tension élevée, ni pathologie d'aucune sorte.

La sage femme met en place un accompagnement global idéalement dès le début de la grossesse. Elle fait la préparation à l'accouchement, l'accompagne dans son projet de naissance et s’engage à se rendre disponible le jour de l’accouchement. Après la naissance la sage-femme assure la surveillance pendant les deux premières heures. Selon le déroulé de l'accouchement et ses souhaits, la maman peut effectuer une sortie précoce. Elle bénéficie ensuite de visites à domicile de la sage-femme qui l'a accompagnée et accouchée, pour son suivi post partum et le suivi de son bébé.

Si vous envisagez cette solution pour votre accouchement, vous devez chercher une praticienne très tôt dans votre grossesse, car elles sont encore peu nombreuses à le proposer. Sachez également que vous aurez des coûts restant à votre charge. En moyenne, il reste environ 600 € à charge de la patiente lors d'un accouchement en plateau technique.

L'accouchement à la maison

En France, cette option reste marginale alors qu'elle est bien plus développée dans de nombreux pays. Seules 1 % des femmes environ font ce choix chaque année. Peu de sages-femmes proposent d'accompagner un accouchement à domicile, notamment car les assurances refusent de couvrir les risques.

Cela reste une option moins sécurisée dans la mesure où, en cas de difficultés pendant l'accouchement, un transfert doit être fait dans la maternité la plus proche. De ce fait, il est nécessaire de constituer un dossier et de faire une consultation préalable à l’hôpital au cas où.

Plusieurs motifs sont invoqués pour préférer accoucher à domicile : la volonté d'être pleinement actrice de la naissance, de pouvoir choisir la position lors de l’accouchement, le refus d’une médicalisation non nécessaire, parfois suite à une expérience traumatisante lors d'un accouchement précédent.

Les conditions pour pouvoir accoucher à domicile sont encore plus strictes : pas de diabète gestationnel, d'hypertension, une position correcte du bébé, pas d'antécédent de césarienne, etc.

Pour faire un choix adapté à votre situation, prenez le temps de vous renseigner sur les options possibles à proximité de chez vous, mais aussi sur ce qui vous est accessible, selon le déroulé de votre grossesse. Il est également important d’identifier vos envies, vos besoins et vos craintes éventuelles pour trouver la solution qui vous convient.